Le cours d’eau a été un élément de fixation. Débouchant dans la baie de Fort-Royal, il servait au transport des barriques de sucre qu’exportaient en grosse quantité les colons de la région. Cet emplacement était donc destiné à devenir un lieu d’échanges d’autant qu’il bénéficiait d’une situation privilégiée : croisée de voies naturelles, de terres et d’eau sur les limites de deux régions différentes : du Lamentin où poussent les cannes et de Capesterre (côte est de la Martinique) d’où viennent les cacaos et les vivres.
Un petit port fluvial s’était donc créé et spontanément un bourg s’établit dans le principal embarquement de la rivière. Plus de trente familles y étaient installées et la population était en augmentation constante. Nombre de marchands, chirurgiens et d’ouvriers y étaient également. Mais la localité dépendait de la paroisse de Cul de Sac à vaches (Trois-Ilets).
Les habitants, estimant qu’ils étaient trop éloignés de cette dernière « pour être secourus par le curé dans leurs besoins spirituels », demandèrent à en être détachés. Aussi le 20 juillet 1716, ils adressèrent en ce sens une requête au président du Conseil souverain de la Martinique.