Rivière-Salée s’est fondée originellement autour du cours d’eau qui la traverse et qui lui a donné ce même nom, « rivière » dite « salée » parce que la marée montante lui apporte un taux de salinité très élevée.

Rivière-Salée fut d’abord un quartier dépendant pour la plus grande partie des paroisses de Cul de Sac à Vaches (Trois-Ilets) et du Trou au Chat (Ducos).  

Rivière-Salée, une bourgade autour d’un embarcadère.

L’interdiction des chapelles privées obligeait les habitants soucieux de satisfaire leurs besoins spirituels à se grouper autour d’une église. C’est ainsi que se formèrent souvent, de manière artificielle la plupart des bourgs de la Martinique, sous l’influence de nécessités religieuses et nullement commerciales.

Rivière-Salée échappe à cette tradition car la formation du bourg a précédé celle de la paroisse.


 

Le cours d’eau a été un élément de fixation. Débouchant dans la baie de Fort-Royal, il servait au transport des barriques de sucre qu’exportaient en grosse quantité les colons de la région. Cet emplacement était donc destiné à devenir un lieu d’échanges d’autant qu’il bénéficiait d’une situation privilégiée : croisée de voies naturelles, de terres et d’eau sur les limites de deux régions différentes : du Lamentin où poussent les cannes et de Capesterre (côte est de la Martinique) d’où viennent les cacaos et les vivres.

Un petit port fluvial s’était donc créé et spontanément un bourg s’établit dans le principal embarquement de la rivière. Plus de trente familles y étaient installées et la population était en augmentation constante. Nombre de marchands, chirurgiens et d’ouvriers y étaient également. Mais la localité dépendait de la paroisse de Cul de Sac à vaches (Trois-Ilets).

Les habitants, estimant qu’ils étaient trop éloignés de cette dernière « pour être secourus par le curé dans leurs besoins spirituels », demandèrent à en être détachés. Aussi le 20 juillet 1716, ils adressèrent en ce sens une requête au président du Conseil souverain de la Martinique.


 

Un certain Monsieur Duval offrait un terrain pour l’emplacement de l’église, du presbytère, du cimetière et du jardin du curé. A la suite de cette requête, Monsieur de Hauterive, procureur général fut chargé de voir si la paroisse était nécessaire. Il reconnut le bien fondé de cette requête, ainsi le 7 juillet suivant, le marquis Duquesne, gouverneur de la Martinique autorisa l’érection de la nouvelle paroisse qui fut confiée aux pères Capucins. Le premier fut le père Cyprien (1732-1741). A partir de 1797, les prêtres séculiers remplacent les pères capucins ; le premier d’entre eux fut l’abbé Bazzire.

Assez souvent toutefois, faute de prêtres, la Paroisse fut desservie par le curé des Trois-Ilets ou celui de Saint-Esprit.

Construite depuis 1716, l’église St jean Baptiste jusque-là n’avait vécu aucun dommage ni problèmes importants.

En 1838, c’est le Père GILLET, nouvellement nommé curé de Rivière-Salée, sera au centre de l’histoire de l’église de Petit-Bourg.


 

Il trouva sa paroisse dans une bien triste situation : l’église, devenue trop petite et menaçant ruine, avait été abandonnée, et la messe se disait dans une maison louée à cet effet.

Il conçut le projet de construire une église plus grande sur un autre terrain. La date du 20 avril 1839 avait été retenue pour la bénédiction du nouveau terrain.

Le matin de ce même jour, l’abbé Gillet commença par inaugurer à Petit-Bourg un local mis à sa disposition par un habitant du quartier pour servir de chapelle. En effet, les habitants de ce quartier avaient des difficultés à se rendre à Grand Bourg, notamment en période de pluies. 600 personnes environ y demeuraient.

Le 2 février 1845, vu les difficultés que la population de Petit-Bourg (environ 600 âmes) avait à se rendre à Grand-Bourg aux périodes de pluie, le Conseil Privé approuve le choix d’un terrain à Petit-Bourg pour la construction d’une chapelle. Les travaux furent achevés en 1847.


 

Le 2 juin 1891, Mgr Carméné bénit deux nouvelles cloches, l'une offerte par la municipalité l'autre payée par les dons des fidèles.

Pour cette bénédiction du 24 juin 1891, il était accompagné des curés de Saint-Esprit et du François qui lui firent remarquer qu’il n’arriverait pas à faire face aux dépenses d’une nouvelle église à Grand-Bourg, mais qu’il était possible de réparer l’ancienne en l’agrandissant. Convaincu de ces explications il fit dire à la population que la bénédiction du terrain de Grand-Bourg prévue était décommandée. Le bruit se répandit comme une traînée de poudre que le Curé voulait faire de Petit-Bourg le centre de la paroisse au détriment de Grand-Bourg. Sans suivirent des tensions et l’Abbé GILLET fut prié de démissionner.  


 

Dans les années 1900, la commune de Rivière-Salée (Grand-Bourg et Petit-Bourg) prend de l'importance : elle renferme deux usines, six distilleries et de nombreuses habitations sucrières. La commune est reliée à Fort-de-France par un service de yachts à vapeur. Bien peuplée et laborieuse, elle connaît de nombreux événements religieux dans la première moitié du 20° siècle : une mission prêchée , en janvier 1926, par les Pères Rédemptoristes ( une croix au carrefour des routes des Trois-Ilets et du Diamant en témoigne) ; inauguration d'un calvaire au quartier La-Haut ; célébration du centenaire de l'église de Rivière-Salée présidée par le chanoine Kouwenhoven, délégué de l'évêque, et en présence de toute l'équipe municipale ; travaux de reconstruction, de restauration et d'aménagement divers des églises, presbytère et salles paroissiales, menées par les pères Chennevert, Pulvar, Belloc, Catty....... Deux prêtres sont originaires de la paroisse : Jean-Charles et N'Goma.


 

Le séisme de 2007 et le cyclone Dean l’ont fortement abîmé. Depuis, les réparations ont pris beaucoup de temps. Les messes de Grand Bourg étaient célébrées dans la salle paroissiale St Pie X tout le long des rénovations.

 Avant               Après

   

 


 

La remise en forme de l’église permet à ses fidèles de suivre une messe en étant bien installés et dans un cadre agréable, idoine.

     

Certains fidèles comparent même notre église à une cathédrale.

Merci à la municipalité, au prêtre et aux fidèles qui ont participé au renouveau de l’église St Jean Baptiste.

Eglise de Petit Bourg                    Eglise de Fatima